L’un des pièges de la culpabilité, c’est de projeter sur autrui ce que l’on pense de négatif de soi – négatif ou dévalorisant. C’est lié à la notion de la condamnation. Culpa, la racine en latin du mot culpabilité, signifie « la faute ». L’individu croit donc être jugé – à cause de sa faute : suite à une pensée, une émotion ou un comportement qu’il estime en contradiction avec une « norme morale » à laquelle il se réfère. Mais pour être jugé, il faut être deux. D’où ce recours à la projection : j’attribue à autrui ce qui m’appartient – parce que cela valide mon sentiment d’être en faute (sans creuser plus loin l’angle mort du phénomène).

(In)efficace - pourquoi ?

Or, il arrive souvent qu’un individu se colle lui-même l’étiquette négative du jugement, sans que personne autour de lui ne fasse preuve d’aucune accusation à son égard, et encore moins d’une condamnation.

Qu’est-ce qui pousse l’individu à projeter sur autrui ce sentiment de jugement ?

C’est peut-être son incapacité à déceler là où « ça fait mal » à l’intérieur de lui-même. Car, pour maintes raisons, au lieu de tourner son regard vers son for intérieur, vers l’endroit intime où la violence de son propre jugement a eu lieu, il préfère le projeter. Et en optant de projeter sur autrui son propre jugement (plutôt que de le reconnaître), il se sent étiqueté. Pis encore, il s’estime jugé par l’extérieur.

Le piège de l'étiquette

Par ce tour de passe-passe, qui revient à projeter sur autrui ce qui lui appartient, l’individu qui ressent « la faute » – sans sonder son état émotionnel plus profond – devient la « victime » d’un jugement dont il n’assume pas la véritable provenance. En outre, par le biais de cet étiquetage si mal attribué, il crée son propre piège.

Est-ce efficace pour son épanouissement ? Non, la réponse ne laisse aucun doute.

Comment s’en sortir alors, la tête haute, avec les idées plus claires et édifiantes ?

À suivre...